Kono Yasui : briser les barrières pour les femmes dans la science japonaise
Jeunesse et éducation
Kono Yasui, née en 1870, a grandi dans un environnement favorable qui encourageait sa curiosité intellectuelle. Ses parents lui ont inculqué la conviction qu’elle était l’égale des hommes, et elle a excellé dans ses études. Malgré les opportunités éducatives limitées pour les filles au Japon à cette époque, Yasui a trouvé des moyens de poursuivre sa passion pour la science. Elle a fréquenté l’école normale de la préfecture de Kagawa, puis l’École normale supérieure pour femmes de Tokyo (TWHNS), où elle est devenue la première femme à publier dans une revue scientifique japonaise.
Recherche scientifique
Après avoir obtenu son diplôme de la TWHNS, Yasui s’est lancée dans ses propres recherches en cytologie végétale. Elle a mené des études novatrices sur le cycle de vie des fougères aquatiques et a publié ses découvertes dans de prestigieuses revues internationales. Malgré le scepticisme et la discrimination auxquels elle a dû faire face en tant que femme scientifique, Yasui a persévéré et apporté des contributions significatives au domaine. Elle a découvert six espèces végétales anciennes, dont une espèce de séquoia.
Défis et compromis
Le parcours de Yasui en tant que femme scientifique n’a pas été sans défis. Elle a dû surmonter les préjugés culturels profondément ancrés selon lesquels les femmes n’étaient pas capables de réussir en science. Pour obtenir un soutien pour ses études à l’étranger, elle a accepté d’ajouter « la recherche en économie domestique » à son domaine d’études et de rester célibataire. Ces compromis reflétaient les attentes de l’époque en matière de genre, mais Yasui a refusé de les laisser la définir.
Doctorat et carrière
En 1927, l’Université impériale de Tokyo a décerné à Yasui un doctorat en sciences, faisant d’elle la première femme japonaise à obtenir un doctorat dans ce domaine. Elle a poursuivi ses recherches et son enseignement à la TWHNS, où elle est devenue une professeure respectée. Yasui a plaidé pour l’enseignement supérieur des femmes et a joué un rôle clé dans la création de la TWHNS en tant qu’université nationale de recherche pour les femmes.
Ambivalence et héritage
Les opinions de Yasui sur la manière de parvenir à l’égalité des sexes étaient complexes. Bien qu’elle ait milité pour des instituts de recherche axés sur les femmes, elle a rejeté l’idée de sociétés scientifiques réservées aux femmes. Elle pensait que de tels groupes renforçaient l’idée selon laquelle le travail des femmes était inférieur. L’ambivalence de Yasui était probablement influencée par ses propres expériences, au cours desquelles elle avait réussi en rejetant les normes japonaises traditionnelles pour les femmes.
Malgré ses idées contradictoires, l’héritage de Yasui est celui de l’autonomisation des femmes dans le domaine scientifique. Elle a ouvert de nouvelles voies tant dans la recherche que dans l’enseignement, inspirant les futures générations de femmes scientifiques. Ses contributions au domaine de la cytologie végétale et ses efforts pour promouvoir l’éducation des femmes ont ouvert la voie à une communauté scientifique plus inclusive et équitable au Japon.