Vaccin contre le paludisme : une avancée très attendue
Difficultés de développement
Le développement d’un vaccin contre le paludisme a été un parcours ardu en raison de la complexité du parasite du paludisme. Le parasite a un cycle de vie unique et peut échapper au système immunitaire. Les premières tentatives pour créer un vaccin basé sur la protéine circumsporozoïte ont échoué, mais le RTS,S est apparu comme un candidat prometteur.
Manque d’urgence et de financement
Malgré son potentiel, le développement du RTS,S s’est heurté à des obstacles importants. Il y avait un manque d’urgence et de financement pour la recherche sur le paludisme, car il touche principalement les régions pauvres d’Afrique. L’armée, qui avait initialement manifesté son intérêt pour un vaccin, a par la suite retiré son soutien.
Obstacles logistiques
Tester le vaccin dans les pays africains s’est avéré difficile. Les chercheurs ont été confrontés à des problèmes logistiques tels que la mise en place de laboratoires et la réalisation d’essais sur de jeunes enfants. Le processus a pris plus de 10 ans.
Problèmes de sécurité et essais élargis
Les essais de phase III ont montré des résultats prometteurs, mais les inquiétudes concernant la méningite et les décès chez les filles vaccinées ont conduit l’OMS à demander un essai plus large. Cela a entraîné un retard de quatre ans et de nouveaux revers dans la fabrication.
Approbation et déploiement
Après avoir examiné les données de l’essai élargi, l’OMS a finalement recommandé le RTS,S pour une utilisation généralisée en 2021. GAVI, une agence mondiale de distribution de vaccins, a annoncé un investissement de 155,7 millions de dollars pour le déploiement.
Comparaison avec le développement du vaccin contre la COVID-19
Le développement rapide des vaccins contre la COVID-19 a soulevé des questions sur les raisons pour lesquelles un vaccin contre le paludisme a pris autant de temps. Les experts soulignent que le paludisme est une cible plus difficile pour un vaccin et que la plus faible efficacité du RTS,S a pu ralentir le processus. De plus, les outils antipaludiques existants ont réduit l’urgence perçue d’un vaccin.
Disparités dans le financement et l’attention
La disparité dans le financement et l’attention entre le paludisme et la COVID-19 met en évidence des schémas de négligence de longue date pour les maladies qui touchent principalement les pays à faible revenu. Le financement de la recherche sur le vaccin contre le paludisme a diminué, ce qui représente un risque pour le déploiement du RTS,S.
Vaccins de nouvelle génération
Le RTS,S a ouvert la voie aux vaccins antipaludiques de nouvelle génération. Le vaccin R21 de l’université d’Oxford se montre prometteur dans les essais de phase II. BioNTech, la société à l’origine du vaccin à ARNm contre la COVID-19, développe également un vaccin contre le paludisme en utilisant la même technologie.
Perspectives d’avenir
Les experts sont optimistes quant au fait que les futurs vaccins contre le paludisme seront développés plus rapidement et plus efficacement. Les progrès de la technologie de l’ARNm et d’autres innovations pourraient conduire à des avancées révolutionnaires.