Fertilisation océanique : une solution potentielle au changement climatique
Qu’est-ce que la fertilisation océanique ?
La fertilisation océanique est un processus qui consiste à ajouter du fer à l’océan afin de stimuler la croissance du phytoplancton. Le phytoplancton est constitué de plantes microscopiques qui, comme toutes les plantes, absorbent le dioxyde de carbone de leur environnement et le convertissent en molécules dont elles ont besoin pour vivre.
L’hypothèse du fer
L’hypothèse du fer, proposée pour la première fois par l’océanographe John Martin en 1987, suggère que la pénurie de fer dans certaines régions de l’océan limite la croissance du phytoplancton. Ces régions, bien que disposant de nutriments abondants tels que des composés azotés, ont de très faibles concentrations en fer. En ajoutant du fer à ces régions, les scientifiques pensent qu’ils peuvent stimuler la croissance du phytoplancton et augmenter la quantité de dioxyde de carbone éliminée de l’atmosphère.
Le rôle du phytoplancton dans la séquestration du carbone
Le phytoplancton joue un rôle crucial dans le cycle global du carbone. Il absorbe le dioxyde de carbone de l’atmosphère par photosynthèse et le convertit en matière organique. Lorsque le phytoplancton meurt, ses restes coulent au fond de l’océan, emportant avec eux le carbone absorbé. Ce processus, connu sous le nom de séquestration du carbone, contribue à réduire la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et à atténuer le changement climatique.
Études de faisabilité
En 1993, le premier essai sur le terrain de fertilisation océanique a été mené. Bien que l’expérience ait réussi à créer une zone d’eau riche en fer, la concentration en phytoplancton n’a été multipliée que par deux, ce qui a été considéré comme un résultat décevant. Cependant, une deuxième expérience en 1995 a montré des résultats plus prometteurs. En injectant du fer dans l’océan en trois doses distinctes, les scientifiques ont pu créer une importante prolifération de phytoplancton qui a multiplié par trente la masse de phytoplancton.
Avantages potentiels
La fertilisation océanique a le potentiel d’être un moyen rentable d’éliminer de grandes quantités de dioxyde de carbone de l’atmosphère. Les scientifiques estiment que la fertilisation par le fer pourrait éliminer jusqu’à 20 % du dioxyde de carbone d’origine humaine dans l’atmosphère. Cela pourrait contribuer à ralentir le rythme du réchauffement climatique et à atténuer ses effets.
Risques potentiels
Bien que la fertilisation océanique ait le potentiel d’être un outil précieux dans la lutte contre le changement climatique, il existe également des risques potentiels à prendre en compte. Lorsque le phytoplancton mort coule, il se décompose dans les couches supérieures de l’océan. Ce processus de décomposition peut épuiser les niveaux d’oxygène dans l’eau, ce qui pourrait nuire à la vie marine. De plus, la mise en œuvre à grande échelle de la fertilisation océanique pourrait avoir des conséquences imprévues sur les écosystèmes océaniques et la pêche.
Recherches futures
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement les avantages et les risques potentiels de la fertilisation océanique. Les scientifiques doivent étudier les effets à long terme de la fertilisation par le fer sur les écosystèmes océaniques, ainsi que le potentiel de conséquences imprévues. En outre, ils doivent mettre au point des méthodes plus efficaces et plus rentables pour mettre en œuvre la fertilisation océanique à grande échelle.
Conclusion
La fertilisation océanique est une solution potentielle prometteuse au changement climatique, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement ses avantages et ses risques potentiels. En tenant compte des impacts potentiels et en mettant en œuvre la fertilisation océanique de manière responsable, nous pourrions exploiter le pouvoir du phytoplancton pour atténuer les effets du réchauffement climatique et créer un avenir plus durable.