Culture d’organes humains dans des embryons de porc : un pas vers la réduction de la liste d’attente pour les greffes d’organes
Introduction
Les scientifiques ont réalisé une avancée significative dans le domaine des greffes d’organes en réussissant à cultiver des reins partiellement humains dans des embryons de porc. Cette réalisation constitue un grand pas en avant dans la quête de nouvelles façons de générer des organes viables pour les greffes humaines, répondant ainsi à la pénurie critique d’organes disponibles pour les patients qui en ont besoin.
Considérations éthiques
Bien que cette recherche soit très prometteuse, elle soulève également d’importantes préoccupations éthiques. La culture d’organes humains chez les animaux pourrait conduire à des dilemmes éthiques si les animaux naissaient à terme et que les cellules humaines se propageaient à leur cerveau ou à leurs cellules reproductives. Les chercheurs soulignent la nécessité de considérer attentivement ces implications éthiques au fur et à mesure que la recherche progresse.
Méthode et résultats
Pour franchir cette étape, les scientifiques ont ciblé des gènes spécifiques dans les embryons de porc qui sont responsables du développement rénal et les ont désactivés. Ils ont ensuite modifié génétiquement des cellules souches humaines pour les rendre plus compatibles avec les embryons de porc et ont introduit ces cellules dans les embryons.
Après avoir implanté les embryons modifiés dans des truies porteuses, les chercheurs ont surveillé leur développement. Après 25 à 28 jours, ils ont extrait les embryons et examiné les reins obtenus. De façon surprenante, ils ont découvert que les cellules humaines constituaient une part importante des reins, allant de 50 % à 65 %.
Avantages et défis
La capacité de générer des organes humains chez les porcs pourrait avoir un impact profond sur la réduction du nombre de patients en attente de greffes d’organes. Rien qu’aux États-Unis, plus de 106 000 personnes sont actuellement sur la liste d’attente pour une greffe, et plus de 92 000 attendent un rein.
Cependant, des défis doivent encore être relevés. Les reins cultivés dans l’étude n’étaient que des reins temporaires qui se développent au début du développement embryonnaire. Le type de reins utilisés pour les greffes d’organes est différent et se forme plus tard dans le développement. De plus, les cellules souches humaines ne se sont développées qu’en un nombre limité des différents types de cellules que l’on trouve dans les reins humains. Un organe humain entièrement fonctionnel nécessiterait probablement tous ces types de cellules.
Orientations futures
Les chercheurs continuent d’affiner leurs techniques et de relever les défis associés à la génération d’organes interespèces. Ils prévoient de prolonger la période de gestation des embryons pour permettre le développement de reins plus matures. En outre, ils explorent des modifications génétiques pour empêcher la propagation des cellules humaines à d’autres parties des porcs.
Conclusion
La culture réussie de reins partiellement humains dans des embryons de porc représente une étape significative vers le développement de nouvelles sources d’organes pour les greffes. Bien que les considérations éthiques doivent être soigneusement abordées, cette recherche est très prometteuse pour réduire le fardeau de la pénurie d’organes et améliorer la vie d’innombrables patients qui en ont besoin.