La Chine annule l’interdiction des parties de rhinocéros et de tigres en médecine, suscitant des inquiétudes quant à la conservation
Contexte
Dans une décision qui a abasourdi les défenseurs de l’environnement, la Chine a annulé une interdiction vieille de plusieurs décennies sur l’utilisation de cornes de rhinocéros et d’os de tigre dans la médecine traditionnelle. L’interdiction, qui avait été mise en œuvre en 1993, était considérée comme une victoire majeure pour les efforts de protection de la faune. Cependant, le récent revirement de politique de la Chine a suscité des craintes quant à une possible résurgence du braconnage et à une mise en danger accrue de ces espèces déjà menacées.
Médecine traditionnelle chinoise et demande de parties de rhinocéros et de tigres
Dans la médecine traditionnelle chinoise (MTC), on pense que les cornes de rhinocéros et les os de tigre possèdent des propriétés médicinales pouvant traiter diverses affections, notamment le cancer, les rhumatismes et la goutte. Cette croyance a entraîné une forte demande pour ces parties animales, entraînant un braconnage généralisé et un commerce illégal.
L’annulation de la politique chinoise
Lundi, le Conseil des affaires de l’État chinois a annoncé que l’interdiction des cornes de rhinocéros et des os de tigre serait levée, mais uniquement pour les hôpitaux et les médecins agréés. Les pièces doivent également provenir d’animaux élevés en captivité, à l’exclusion des animaux des zoos.
Inquiétudes des défenseurs de l’environnement
Les défenseurs de l’environnement sont profondément préoccupés par les impacts potentiels de l’annulation de la politique chinoise. Ils soutiennent qu’un commerce légal de parties de rhinocéros et de tigres fournira une couverture pour les produits issus du braconnage, rendant difficile la distinction entre les parties obtenues légalement et illégalement. Cela pourrait entraîner une augmentation du braconnage et mettre davantage en danger ces espèces menacées.
État des populations de rhinocéros et de tigres
Au début du XXe siècle, on estimait à 500 000 le nombre de rhinocéros errant en Afrique et en Asie. Aujourd’hui, leur nombre est tombé à environ 30 000 en raison du braconnage et de la perte d’habitat. Les populations de tigres ont également souffert de la chasse agressive, mais leur nombre a commencé à se rétablir ces dernières années. Cependant, on estime qu’il existe encore moins de 4 000 tigres à l’état sauvage aujourd’hui.
Difficultés à distinguer les parties issues de la captivité et celles issues de la nature
L’un des principaux défis dans la mise en œuvre de la nouvelle politique chinoise est la difficulté à distinguer les cornes de rhinocéros et les os de tigre provenant d’animaux captifs de ceux obtenus d’animaux sauvages. Sans test ADN, il est impossible de déterminer l’origine des pièces. Cela crée une faille qui pourrait être exploitée par les braconniers et les trafiquants illégaux.
Rôle des fermes de tigres et des élevages de rhinocéros
Certains défenseurs de l’environnement estiment que les pressions exercées pour annuler la politique de la Chine provenaient des propriétaires de fermes de tigres et d’élevages de rhinocéros. En 2013, on estimait que « plusieurs milliers de tigres » étaient détenus en captivité en Chine. Les tigres captifs sont coûteux à nourrir et à entretenir, et les propriétaires de ces fermes ont peut-être fait pression sur le gouvernement pour légaliser le commerce des produits du tigre.
Implications pour la médecine traditionnelle et la conservation de la faune
La décision de la Chine d’annuler l’interdiction des cornes de rhinocéros et des os de tigre a envoyé une onde de choc dans la communauté de la médecine traditionnelle. La Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise, qui détermine les matériaux pouvant être utilisés dans les produits de MTC, avait retiré les os de tigre et les cornes de rhinocéros de sa liste d’ingrédients approuvés suite à l’interdiction de 1993.
Les défenseurs de l’environnement craignent que la nouvelle politique de la Chine ne stimule la demande de cornes de rhinocéros et d’os de tigre, entraînant potentiellement une augmentation du braconnage et un déclin des populations de ces espèces menacées. Ils demandent au gouvernement chinois de reconsidérer sa décision et de mettre en œuvre des mesures plus strictes pour protéger les rhinocéros et les tigres.