Les reptiles volants préhistoriques reprennent vie : nouvelles découvertes au Maroc
De nouvelles espèces découvertes
Dans les vastes et arides paysages du sud-est marocain, les paléontologues ont mis au jour un trésor de reptiles volants préhistoriques, apportant un nouvel éclairage sur l’écosystème diversifié qui existait il y a des millions d’années. Quatre nouvelles espèces de ptérosaures, datant du milieu du Crétacé, il y a environ 100 millions d’années, ont été identifiées à partir de restes fossiles trouvés dans les gisements fossilifères de Kem Kem.
Trois des nouvelles espèces appartiennent à la famille des Ornithocheiridae, caractérisée par leurs mâchoires dentées. Il s’agit d’Anhanguera, Ornithocheirus et Coloborhynchus, connus par des spécimens similaires trouvés au Brésil et en Angleterre. La quatrième espèce, Afrotapejara zouhrii, se distingue par l’absence de dents et une crête distinctive sur le devant de son crâne. C’est le premier du genre à être découvert en Afrique.
Chasseurs ailés des cieux anciens
Ces reptiles volants préhistoriques étaient de redoutables prédateurs, patrouillant les cieux africains avec des envergures pouvant atteindre 13 pieds. Leurs dents acérées suggèrent un régime à base de poisson, qu’ils arrachaient aux eaux en contrebas. Ils coexistaient avec un éventail d’autres créatures, notamment des crocodiles, des tortues et des dinosaures prédateurs, faisant partie d’un écosystème fluvial ancien et dynamique.
Liens évolutifs à travers les continents
La découverte de ptérosaures étroitement apparentés sur différents continents, tels que les ptérosaures à dents au Maroc, au Brésil et en Angleterre, et l’Afrotapejara zouhrii édenté en Afrique, en Chine et en Europe, témoigne de leur large répartition. Cela suggère que ces reptiles ailés étaient capables de vols longue distance, peut-être à travers l’océan Atlantique nouvellement formé.
Le rôle des mineurs de fossiles
Les nouveaux spécimens de ptérosaure ont été acquis auprès de mineurs de fossiles qui habitent le village de Beggaa, près des gisements de Kem Kem. Ces mineurs risquent leur vie pour extraire des fossiles des sables rouges grossiers, fournissant une source précieuse de spécimens scientifiques. Cependant, la pratique d’acheter des fossiles peut poser des problèmes aux chercheurs, car il peut être difficile de déterminer l’origine exacte des fossiles.
Importance scientifique
La découverte de ces nouvelles espèces de ptérosaure est une contribution significative à l’étude de la vie préhistorique. Les restes de ptérosaure sont souvent fragmentaires, ce qui rend difficile la compréhension de leur évolution et de leur extinction. Chaque nouvelle espèce apporte des données supplémentaires, aidant les chercheurs à reconstituer le puzzle de ces anciens reptiles volants.
Les paléontologues partagent leur enthousiasme
« Nous sommes dans un âge d’or pour la découverte des ptérodactyles », déclare David Martill, paléontologue à l’université de Portsmouth. « Rien que cette année, nous avons découvert trois nouvelles espèces, et nous ne sommes qu’en mars. »
L’ajout de ces quatre nouvelles espèces porte à dix le nombre total de ptérosaures découverts dans les gisements de Kem Kem, offrant un aperçu de la diversité de ces créatures préhistoriques qui survolaient autrefois les cieux d’Afrique.