La scène de Shakespeare : des planches nouvellement découvertes exhument l’histoire
Fouilles et découverte
Lors de récentes rénovations du St. George’s Guildhall à King’s Lynn, en Angleterre, des ouvriers sont tombés sur une découverte remarquable : des planches en bois qui seraient les seules ayant survécu de la scène sur laquelle William Shakespeare s’est autrefois produit. Cachées sous des couches de plancher, ces grandes planches de chêne, de près de 30 centimètres de largeur et 15 d’épaisseur, sont maintenues ensemble par des chevilles en bois plutôt que par des clous.
Contexte historique
La découverte de ces planches a suscité un vif engouement au sein de la communauté historique. Le St. George’s Guildhall, le plus vieux théâtre en activité du Royaume-Uni, a longtemps été associé à l’époque de Shakespeare. Des documents de la fin du XVIe siècle attestent que la troupe de comédiens de Shakespeare s’est produite dans ce lieu en 1592-93.
Datation des planches
L’archéologue Jonathan Clark, spécialiste des bâtiments médiévaux, a examiné méticuleusement les planches pendant deux mois. En étudiant les méthodes de construction et les cernes de croissance dans le bois restant, il a déterminé qu’elles dataient du début du XVe siècle, probablement entre 1417 et 1430. Cela place les planches bien avant l’époque de Shakespeare.
La présence de Shakespeare
Malgré la construction antérieure des planches, Tim FitzHigham, directeur artistique de la guilde, estime que Shakespeare a dû se produire sur celles-ci. Il souligne des éléments attestant de la présence de la troupe de Shakespeare sur le site à la fin du XVIe siècle. « C’est probablement la surface sur laquelle Shakespeare a marché », déclare Clark. « C’est à cette extrémité de la salle qu’avaient lieu les représentations ».
Perspectives des spécialistes
Cette découverte a déclenché un vif débat parmi les historiens et les spécialistes de Shakespeare. Tiffany Stern, de l’université de Birmingham, en Angleterre, estime que les éléments attestant de la présence de Shakespeare au St. George’s Guildhall sont « assez solides ». D’autres restent toutefois sceptiques. Siobhan Keenan, de l’université De Montfort, en Angleterre, souligne que les allées et venues de Shakespeare durant cette période sont incertaines.
Spéculation et importance
Alors que certains spécialistes avancent que cette découverte est majeure, d’autres la rejettent, la qualifiant de simple spéculation. Michael Dobson, directeur de l’Institut Shakespeare de Stratford-upon-Avon, estime que ces planches n’ont pas une importance particulière, à moins d’être fasciné à l’idée de détenir un fragment de bois qui pourrait avoir été touché par Shakespeare. Il ajoute qu’il existe d’autres artefacts associés à Shakespeare qui sont bien plus précieux d’un point de vue historique.
Recherches en cours et implications futures
La découverte de ces planches ouvre de nouvelles perspectives de recherche et d’exploration sur la vie et la carrière de Shakespeare. Les spécialistes sont impatients d’approfondir les éléments de preuve et d’en savoir plus sur les représentations de Shakespeare et le contexte culturel de son époque. À mesure que les recherches se poursuivent, les planches du St. George’s Guildhall continueront sans aucun doute de captiver l’imagination des historiens, des passionnés de Shakespeare et de tous ceux qui s’intéressent à la riche tapisserie du patrimoine culturel britannique.