Preuves d’un peuplement humain ancien en Argentine
Découvertes archéologiques à Arroyo Seco 2
Pendant des décennies, la culture Clovis a été considérée comme le premier groupe d’humains à avoir traversé le pont terrestre de Béring et à s’être installé en Amérique. Cependant, des preuves récentes ont remis en question cette idée, suggérant que les humains pourraient être arrivés bien plus tôt.
L’une des preuves les plus significatives provient d’un site de fouilles en Argentine appelé Arroyo Seco 2. Situé dans les pampas à l’extérieur de la ville de Tres Arroyos, ce site a livré une multitude d’artefacts et de restes d’animaux qui donnent un aperçu de l’activité humaine dans la région il y a des milliers d’années.
Outils en pierre et ossements d’animaux
Les archéologues d’Arroyo Seco 2 ont découvert plus de 50 outils en pierre fabriqués en silex et en quartzite. Ces outils présentent des signes d’usure compatibles avec le grattage de peaux d’animaux. Les matériaux utilisés pour fabriquer les outils n’ont pas été trouvés localement, ce qui indique qu’ils ont probablement été transportés sur le site par des humains.
Le site contient également des milliers d’ossements d’animaux, qui ont été datés au carbone entre 14 064 et 13 068 ans. L’examen microscopique des os révèle des fractures compatibles avec l’utilisation d’outils en pierre, et la plupart des os sont dépourvus de marques de perforation laissées par des carnivores.
Chasse et traitement d’animaux disparus
Les ossements d’animaux trouvés à Arroyo Seco 2 représentent un large éventail d’espèces, dont beaucoup sont aujourd’hui éteintes. Parmi elles figurent deux espèces de chevaux, des tatous géants, des paresseux terrestres géants, des chameaux et d’autres.
Les restes d’animaux de grande taille, comme ceux des paresseux terrestres géants, sont dépourvus de crânes et de pelvis, ce qui suggère que les chasseurs découpaient les animaux sur le lieu de la chasse avant de les transporter vers leur campement. La taille imposante de ces animaux aurait rendu difficile le transport de carcasses entières.
Hypothèse du campement de chasse
Bien qu’aucun reste humain n’ait été trouvé sur le site, les preuves suggèrent qu’Arroyo Seco 2 était probablement un campement de chasse saisonnier pour les peuples pré-Clovis. La présence d’outils en pierre, d’ossements d’animaux et l’absence de pièges naturels pour les os indiquent une activité humaine.
Preuves provenant d’autres sites
Les découvertes d’Arroyo Seco 2 ne sont pas isolées. D’autres sites archéologiques en Amérique du Sud ont fourni des preuves similaires d’un peuplement humain ancien. Par exemple, l’archéologue Tom Dillehay a identifié des artefacts d’un campement humain vieux de 14 000 ans au Chili à la fin des années 1970.
Implications pour la migration humaine
Les preuves provenant d’Arroyo Seco 2 et d’autres sites remettent en question la vision traditionnelle de la migration humaine vers les Amériques. Elles suggèrent que les humains pourraient être arrivés en Amérique du Sud des milliers d’années plus tôt qu’on ne le pensait auparavant, et que la culture Clovis n’était pas le seul groupe impliqué dans la colonisation du continent.
Importance d’Arroyo Seco 2
Les découvertes d’Arroyo Seco 2 fournissent de précieuses informations sur l’expansion de l’Homo sapiens à travers le monde. Elles indiquent que les humains étaient présents dans le sud de l’Amérique du Sud il y a au moins 14 000 ans, et qu’ils étaient des chasseurs et des fabricants d’outils habiles qui se sont adaptés à l’environnement unique des pampas.
Recherches en cours
Les archéologues continuent de fouiller et d’étudier le site d’Arroyo Seco 2, dans l’espoir de découvrir d’autres preuves d’une activité humaine ancienne dans la région. Ces recherches nous aident à comprendre l’histoire complexe de la migration et du peuplement humain dans les Amériques.