Le tunnel de base du Saint-Gothard : une merveille d’ingénierie
Niché au cœur des Alpes suisses, le tunnel de base du Saint-Gothard est un témoignage de l’ingéniosité et des prouesses techniques de l’homme. D’une longueur étonnante de 57 kilomètres, c’est le plus long tunnel du monde, un chef-d’œuvre souterrain qui a transformé le transport et la logistique en Europe.
Contexte historique et inspiration
Les majestueux Alpes ont longtemps constitué un obstacle majeur au transport ferroviaire entre la mer du Nord et la Méditerranée. En 1882, l’ancien tunnel du Saint-Gothard, long de seulement 15 kilomètres, a été construit pour surmonter ce défi. Cependant, sa haute altitude de plus de 1 100 mètres rendait le trajet lent et ardu.
En 1992, les citoyens suisses se sont prononcés en faveur d’un projet ambitieux : construire un tunnel qui passerait sous les montagnes. Ce projet audacieux a nécessité l’expertise de 2 600 ouvriers qui ont travaillé sans relâche en équipes tournantes.
Construction et innovation
La construction du tunnel de base du Saint-Gothard a été une symphonie d’innovation et de progrès technologiques. Quatre gigantesques tunneliers, longs chacun comme quatre terrains de football, ont inlassablement creusé la roche. Les têtes de forage, équipées de 58 « roues de coupe » en acier capables de broyer la roche, exerçaient une force de 26 tonnes, se frayant un chemin à travers la pierre inflexible à une vitesse d’environ 40 mètres par jour.
La précision du forage était remarquable. Lorsque les tunnels nord et sud se sont finalement rejoints au milieu, après près de 30 kilomètres d’excavation de chaque côté, ils n’étaient séparés que de quelques centimètres, preuve de la précision technique mise en œuvre.
Impact environnemental et retombées économiques
Le tunnel de base du Saint-Gothard améliore non seulement les transports, mais favorise également la durabilité environnementale. En transférant chaque année 40 millions de tonnes de marchandises de la route vers le rail, le tunnel réduira considérablement la pollution de l’air. Cela équivaut à retirer 650 000 camions des routes européennes chaque année.
Les retombées économiques du tunnel sont également substantielles. Les trains des Chemins de fer fédéraux suisses peuvent désormais transporter jusqu’à 15 000 passagers par jour dans les tunnels à des vitesses de 250 kilomètres par heure, réduisant ainsi les temps de trajet entre les grandes villes. De plus, la capacité du tunnel de 260 trains de marchandises par jour, quatre fois plus que le tunnel existant le plus proche, facilitera la circulation efficace des marchandises à travers l’Europe, du chocolat suisse aux voitures italiennes.
L’excellence suisse dans l’ingénierie ferroviaire
Le tunnel de base du Saint-Gothard est un brillant exemple de l’excellence suisse dans l’ingénierie ferroviaire. Comme l’a fièrement déclaré Daniel Achermann, un responsable des Chemins de fer fédéraux : « Nous n’avons pas inventé le chemin de fer, mais aujourd’hui, nous, les Suisses, sommes les meilleurs pour les construire. » La conception innovante du tunnel, sa construction méticuleuse et son souci de l’environnement en font une merveille du monde moderne.