Nouvelle loi britannique visant à gracier les hommes homosexuels pour des crimes sexuels passés échoue au Parlement
Contexte historique
Pendant des siècles, l’homosexualité a été criminalisée au Royaume-Uni. La loi sur la sodomie de 1533 punissait les relations homosexuelles de la peine de mort. Des lois ultérieures ont adouci les peines, mais les hommes pouvaient toujours être poursuivis et condamnés pour avoir eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.
En 1967, la loi sur les infractions sexuelles a dépénalisé les relations homosexuelles entre adultes consentants en privé. Il s’agissait d’un progrès significatif pour les droits LGBTQ+, mais elle ne traitait pas des injustices historiques subies par les hommes homosexuels condamnés pour des délits sexuels.
La loi Turing
En 2016, un projet de loi d’initiative parlementaire connu sous le nom de loi Turing a été présenté pour gracier les hommes homosexuels décédés et vivants pour des délits sexuels historiques qui n’étaient plus considérés comme criminels. Le projet de loi a été nommé d’après Alan Turing, un informaticien révolutionnaire qui a été poursuivi pour « outrage aux bonnes mœurs » en 1952 et a choisi de subir une castration chimique plutôt que d’être emprisonné.
La loi Turing visait à gracier à titre posthume des dizaines de milliers d’hommes qui avaient été condamnés pour des crimes qui n’étaient plus considérés comme criminels, ainsi qu’à gracier automatiquement les personnes vivantes ayant des condamnations similaires.
Débat parlementaire
La loi Turing a été débattue au Parlement, mais elle n’a finalement pas abouti en raison de craintes qu’une grâce automatique n’exonère certaines personnes de délits toujours considérés comme des crimes. Le gouvernement a proposé son propre amendement, qui obligerait les personnes vivantes à demander une grâce.
Critique des militants LGBT
Les militants LGBT ont critiqué l’utilisation du mot « grâce » dans la loi Turing, arguant qu’il sous-entendait qu’un crime avait été commis et n’allait pas assez loin pour s’excuser de siècles d’injustice.
Impact estimé
John Sharkey, le membre de la Chambre des Lords qui a proposé la loi Turing, a estimé que 15 000 hommes condamnés pour des crimes sexuels historiques étaient toujours en vie, ce qui représente plus de 23 % des quelque 65 000 hommes qui avaient été déclarés criminels en raison de ces lois.
Héritage et importance
La loi Turing, bien qu’elle n’ait pas été adoptée, a mis en lumière la lutte continue pour les droits LGBTQ+ et la nécessité de remédier aux injustices historiques. Elle a également attiré l’attention sur l’héritage d’Alan Turing et ses contributions à l’informatique et à la lutte pour l’égalité LGBTQ+.
Préservation des sites historiques et reconnaissance du mariage homosexuel
Ces dernières années, des efforts ont été déployés aux États-Unis et en Grande-Bretagne pour préserver les sites historiques liés à l’histoire LGBTQ+, tels que le Stonewall Inn à New York et la maison d’Oscar Wilde à Londres. La reconnaissance du mariage homosexuel dans les deux pays a également été saluée comme une avancée décisive pour les droits LGBTQ+.
Tensions entre les grâces automatiques et la lutte contre l’injustice historique
La loi Turing a suscité des tensions entre la volonté de grâces automatiques pour remédier aux injustices historiques et la nécessité de garantir que les crimes graves ne soient pas excusés. L’amendement du gouvernement, qui oblige les personnes vivantes à demander une grâce, représente un compromis qui tente d’équilibrer ces préoccupations.