Fourmis coupe-feuilles : de la découpe de fruits aux gènes royaux
Division du travail et découpe de fruits
Les fourmis coupe-feuilles, comme l’espèce Atta laevigata, présentent une remarquable division du travail au sein de leurs colonies. Les plus petites fourmis ouvrières s’occupent des jardins de champignons qui fournissent la subsistance à la colonie, tandis que les plus grandes ouvrières se concentrent sur la défense du nid. Cependant, les scientifiques étaient intrigués par la participation des grandes ouvrières à la découpe des fruits, car les fruits sont relativement mous et pourraient être facilement coupés par de plus petites fourmis.
Une étude récente de Heikki Helantera et Francis Ratnieks a révélé que les plus grandes mandibules des plus grandes fourmis ouvrières leur permettent de couper et de transporter des morceaux de fruits beaucoup plus gros vers la colonie. Cette découverte souligne comment la variation de taille entre les fourmis ouvrières améliore leur capacité à répartir le travail et à maximiser l’efficacité.
Le gène royal et le développement de la reine
Les colonies de fourmis, comme les colonies d’abeilles, sont dirigées par des reines. Traditionnellement, on pensait que les reines se développaient à partir de larves sélectionnées au hasard et nourries par la colonie. Cependant, de récentes recherches sur les empreintes génétiques de Bill Hughes et Jacobus Boomsma ont remis en question cette théorie.
Leurs découvertes indiquent que certaines fourmis mâles portent un gène « royal », qui augmente la probabilité que leur progéniture devienne des reines. Cependant, les sœurs de ces mâles royaux ignorent que leur progéniture est favorisée. Cet avantage génétique permet aux mâles royaux de disperser leur progéniture dans plusieurs colonies et d’éviter d’être détectés par les masses altruistes qu’ils exploitent.
Stratégies évolutives des mâles royaux
Hughes pense que l’évolution du gène royal chez les fourmis coupe-feuilles est une stratégie évolutive pour échapper à la suppression par les ouvrières altruistes. En dispersant leur progéniture dans plusieurs colonies, les mâles royaux peuvent augmenter leur succès reproductif et assurer la survie de leur lignée.
Conclusion
L’étude des fourmis coupe-feuilles fournit des informations fascinantes sur les complexités de l’organisation sociale et des adaptations évolutives. De leur division sophistiquée du travail à la découverte d’un gène royal, ces fourmis continuent de captiver les scientifiques et offrent de précieuses leçons sur les subtilités de la nature.