Angkor : Du regard d’un diplomate chinois
Contexte historique
À la fin du XIIIe siècle, un groupe de diplomates chinois s’engagea dans une mission diplomatique à Angkor, la capitale autrefois glorieuse de l’empire khmer. Parmi eux se trouvait Zhou Daguan, dont les observations avisées offrent un aperçu rare de la vie quotidienne et des coutumes du peuple khmer.
Observations de Zhou Daguan
Maisons et architecture khmères
Zhou Daguan nota que les habitations de l’élite khmère différaient considérablement de celles des gens du commun. Les maisons des princes et des fonctionnaires se distinguaient par leurs dispositions et leurs dimensions, avec des bâtiments périphériques au toit de chaume et seuls le temple familial et l’appartement principal couverts de tuiles. La taille des maisons reflétait le rang officiel de l’occupant.
La garde-robe du roi
La garde-robe du roi khmer respirait l’opulence. Lui seul était autorisé à porter un tissu orné d’un motif floral intégral. Autour du cou, il portait un impressionnant collier de trois livres de grosses perles. Des bracelets et des bagues en or ornaient ses poignets, ses chevilles et ses doigts, chacun serti d’yeux de chat brillants. Lorsqu’il sortait, il portait à la main une épée d’apparat dorée, symbole de son autorité.
Femmes khmères
Zhou Daguan observa que les femmes khmères vieillissaient prématurément, probablement en raison de mariages et d’accouchements précoces. À l’âge de 20 ou 30 ans, elles ressemblaient à des femmes chinoises de 40 ou 50 ans.
Langue khmère
Les Khmers possédaient leur propre langue distincte, qui différait des langues parlées par les peuples voisins du Champa et du Siam.
Système judiciaire khmer
Zhou Daguan a rencontré une curieuse méthode de justice employée par les Khmers. En cas de différend, les parties accusées étaient enfermées dans de petites tours de pierre devant le palais royal. Les membres de la famille de chaque accusé montaient la garde pendant un ou deux jours, voire plus. Après leur libération, le coupable tombait invariablement malade, tandis que l’innocent restait en bonne santé. Ce phénomène était attribué au « jugement céleste », le pouvoir surnaturel du dieu khmer.
Maladie et soins de santé
La dysenterie emportait huit à neuf Khmers sur dix. Les médicaments étaient disponibles sur les marchés, mais différaient considérablement de ceux utilisés en Chine. Zhou Daguan a noté la présence de sorciers qui pratiquaient des arts douteux sur les malades.
Influence des observations de Zhou Daguan
Le récit écrit de Zhou Daguan, intitulé « Les coutumes du Cambodge », reste le seul document écrit survivant de la vie quotidienne khmère du XIIIe siècle. Traduit en français en 1902 et en anglais quelques années plus tard, ses observations ont fourni des informations précieuses sur la culture et la société d’Angkor.
Contenu supplémentaire sur les mots-clés à longue traîne
- Vie quotidienne khmère : Les observations de Zhou Daguan éclairent divers aspects de la vie quotidienne khmère, notamment leurs maisons, leurs vêtements, leur nourriture et leurs coutumes.
- Cour royale et noblesse : Le roi khmer et sa cour bénéficiaient d’un style de vie luxueux, avec des cérémonies élaborées et des palais somptueux.
- Spiritualité et croyances khmères : Les Khmers avaient une croyance profondément ancrée dans les forces surnaturelles, comme en témoigne leur pratique du « jugement céleste ».
- Déclin d’Angkor : À l’époque de la visite de Zhou Daguan, Angkor était en déclin, mais présentait encore des vestiges de son ancienne gloire. Les temples et les monuments de la ville continuent de fasciner les visiteurs aujourd’hui.