Macaques de Barbarie : pris dans le collimateur de la déforestation au Maroc
Les montagnes de l’Atlas : un écosystème vital
Nichées au cœur des montagnes de l’Atlas, les forêts du Maroc jouent un rôle crucial dans le maintien du délicat équilibre de l’écosystème de la région. Ces forêts captent les précipitations, reconstituant les sources d’eau souterraines qui soutiennent l’agriculture et les populations humaines. Cependant, ces forêts sont assiégées, les arbres mourant à un rythme alarmant en raison de facteurs complexes.
Macaques de Barbarie : une espèce vulnérable
Au milieu du drame écologique qui se déroule dans les montagnes de l’Atlas, le macaque de Barbarie (Macaca sylvanus) est devenu une figure centrale. Ce primate de taille moyenne, que l’on ne trouve qu’au Maroc, en Algérie et à Gibraltar, est connu pour son apparence distinctive sans queue. Bien qu’ils aient été désignés comme espèce vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les macaques de Barbarie ont été accusés de contribuer au déclin de la forêt du Moyen-Atlas.
Déforestation : un problème complexe
Le déclin des forêts des montagnes de l’Atlas a été attribué à une multitude de facteurs, notamment :
- L’exploitation forestière : L’abattage des arbres pour le bois et à d’autres fins a épuisé le couvert forestier.
- Les infestations parasitaires : Les parasites et les maladies ont affaibli les arbres, les rendant plus vulnérables à la mort.
- Les maladies des arbres induites par la sécheresse : Les conditions persistantes de sécheresse ont stressé les arbres, exacerbant l’impact des maladies.
- Le surpâturage : Les troupeaux de chèvres et de moutons ont surpâturé la végétation, y compris les plantes basses qui protègent le sol et soutiennent la régénération des forêts.
- La production de charbon de bois : La récolte des chênes pour le charbon de bois a encore contribué à la déforestation.
Les bergers berbères et leur impact
Les pratiques d’élevage des bergers berbères ont joué un rôle important dans la dégradation des forêts des montagnes de l’Atlas. Plus de 1,5 million de moutons et de chèvres en pâture ont dépouillé la végétation et les plantes basses, compromettant la régénération des forêts. Les bergers ont également coupé les branches basses pour le fourrage et le combustible, contribuant ainsi à la déforestation.
Le rôle des macaques : réalité contre fiction
Accuser les macaques de Barbarie du déclin des forêts des montagnes de l’Atlas est une simplification excessive. Le primatologue italien Andrea Camperio Ciani soutient que les macaques sont simplement des victimes de la forêt mourante, plutôt que ses auteurs. La pénurie d’eau et de nourriture a entraîné une diminution de la population de macaques, et les mesures désespérées, telles que l’écorçage, sont une réponse à ces pressions environnementales.
Des solutions pour un avenir durable
Pour s’attaquer au problème complexe de la déforestation dans les montagnes de l’Atlas, il faut adopter une approche multiforme :
- Élever le niveau de vie des bergers berbères : Améliorer le bien-être économique des bergers berbères peut réduire leur dépendance à des pratiques non durables.
- Sensibiliser à la déforestation : Éduquer les communautés locales sur les conséquences de la déforestation est essentiel pour favoriser la gestion des ressources forestières.
- Soutenir l’écotourisme : Promouvoir un tourisme durable peut fournir des sources alternatives de revenus aux communautés berbères tout en préservant la beauté naturelle des montagnes de l’Atlas.
- Limiter les investissements absents dans les moutons : Limiter le nombre de moutons appartenant à des investisseurs absents peut réduire le surpâturage et son impact négatif sur les forêts.
- Protéger les macaques : Reconnaître le statut vulnérable des macaques de Barbarie et mettre en œuvre des mesures pour protéger leur habitat est essentiel pour maintenir la biodiversité dans la région.
Collaboration pour un avenir meilleur
La collaboration entre les scientifiques, les décideurs politiques et les communautés locales est primordiale pour trouver des solutions durables aux défis auxquels sont confrontées les forêts des montagnes de l’Atlas. En travaillant ensemble, nous pouvons assurer la préservation de cet écosystème vital et le bien-être des personnes et de la faune qui en dépendent.