Des manuscrits arabes révèlent le climat surprenant de l’âge d’or de Bagdad
Découvrir le climat du passé à travers des textes anciens
Les scientifiques se sont longtemps appuyés sur les carottes de glace, les cernes des arbres et les coraux des grands fonds pour reconstituer les climats passés. Cependant, une étude récente a exploité une source d’informations météorologiques largement négligée : les documents anciens.
Bagdad : une métropole animée au climat tempéré
Il y a mille ans, Bagdad était la capitale animée du vaste empire islamique. Nichée au confluent des fleuves Tigre et Euphrate, la ville bénéficiait d’un climat très différent de ses conditions actuelles, chaudes et sèches.
Les textes historiques offrent une mine de données météorologiques
Les chercheurs ont épluché les manuscrits de Bagdad des IXe et Xe siècles à la recherche de références sur le climat. Ces textes, qui fournissent des récits historiques et politiques détaillés de la région, ont livré un nombre surprenant d’observations météorologiques.
Périodes froides et phénomènes météorologiques inhabituels
À leur grand étonnement, les chercheurs ont découvert de nombreuses références à des périodes froides dans le passé de Bagdad. Ils ont identifié 14 intervalles froids, dont cinq en hiver, deux au printemps, un en été et deux qui se sont étendus sur une année entière. Certaines entrées décrivent même des chutes de neige, de la glace et des rivières gelées.
Des chutes de neige au cœur du désert
Une entrée particulièrement frappante du 23 décembre 908 notait que « quatre doigts de neige s’étaient accumulés sur les toits ». Une autre, du 25 novembre 1007, faisait état de chutes de neige atteignant une profondeur de 30 à 50 pouces.
Un hiver volcanique ?
En juillet 920, une vague de froid inhabituelle rendit trop froid pour que les gens puissent dormir sur les toits de leurs maisons, une pratique courante pendant les nuits d’été. Les chercheurs émettent l’hypothèse que cette baisse de température pourrait avoir été causée par une éruption volcanique l’année précédente.
La variabilité du climat de Bagdad
Les résultats de l’étude suggèrent que le climat de Bagdad à l’âge d’or islamique était beaucoup plus variable qu’il ne l’est aujourd’hui. Les seules chutes de neige enregistrées dans la Bagdad moderne ont eu lieu le 11 janvier 2008, mais elles ont rapidement fondu en touchant le sol.
L’intérêt de la recherche interdisciplinaire
Cette étude démontre l’intérêt de la recherche interdisciplinaire dans la reconstitution du climat. En combinant des textes historiques avec des analyses météorologiques, les scientifiques peuvent acquérir une compréhension plus approfondie des régimes climatiques passés et de leurs impacts potentiels sur les sociétés humaines.
Les défis de la reconstitution historique du climat
Bien que les textes historiques puissent fournir de précieuses données météorologiques, ils posent également des défis. Les préjugés sociaux et religieux des auteurs peuvent influencer leurs observations. De plus, il peut être difficile de déterminer l’exactitude et la fiabilité de ces récits.
Conclusion
L’étude des manuscrits arabes a apporté un nouvel éclairage sur le climat de l’âge d’or de Bagdad. Ces textes révèlent une histoire surprenante de périodes froides, de chutes de neige et d’autres phénomènes météorologiques inhabituels. Ces recherches soulignent l’importance d’explorer diverses sources d’informations pour reconstituer les climats passés et améliorer notre compréhension de l’environnement en constante évolution de la Terre.