Tchernobyl : l’Ukraine demande le classement au patrimoine mondial de l’Unesco
En 1986, le monde a été témoin de la catastrophe nucléaire dévastatrice de Tchernobyl, qui a changé à jamais la région environnante. Aujourd’hui, l’Ukraine cherche à préserver l’héritage tragique du site en proposant l’inscription d’une partie de la zone d’exclusion au patrimoine mondial de l’Unesco.
Importance historique
La catastrophe de Tchernobyl a été un événement charnière dans l’histoire de l’humanité, marquant le pire accident nucléaire de ce type. L’explosion a libéré des niveaux élevés de radiation, déplaçant des centaines de milliers de personnes et laissant un impact durable sur l’environnement.
L’Ukraine reconnaît la profonde importance historique de la zone d’exclusion de Tchernobyl. En la désignant comme site du patrimoine mondial de l’Unesco, le pays vise à garantir que les générations futures comprennent l’ampleur de la catastrophe et ses conséquences.
Tourisme et préservation
Ces dernières années, Tchernobyl est devenue une destination populaire pour le tourisme de catastrophe. Les bâtiments abandonnés et les vestiges inquiétants de Pripiat, une ville fantôme qui abritait autrefois 50 000 habitants, attirent des visiteurs du monde entier.
Les autorités ukrainiennes estiment que le statut de patrimoine mondial stimulerait davantage le tourisme, tout en réglementant la circulation dans la zone d’exclusion. Cette désignation encouragerait un tourisme responsable qui respecte l’importance historique et l’environnement fragile du site.
Les entreprises locales entrevoient également les avantages potentiels du statut de patrimoine mondial. Elles espèrent que cela incitera le gouvernement à restaurer des structures de l’ère soviétique tombées en ruine. La préservation de ces bâtiments améliorerait l’expérience des visiteurs et protégerait le patrimoine culturel de la région.
Protection de l’environnement
Les radiations issues de la catastrophe de Tchernobyl continuent d’affecter l’environnement naturel de la zone d’exclusion. On estime qu’il faudra peut-être des milliers d’années avant que la zone ne soit sûre pour l’habitation humaine.
Malgré les radiations persistantes, les autorités permettent aux touristes de visiter la zone d’exclusion pour de courtes périodes. Les visiteurs sont exposés à moins de radiations lors d’une visite à Tchernobyl que lors d’une radiographie pulmonaire.
Le ministre ukrainien de la Culture, Oleksandr Tkachenko, souligne l’importance d’un tourisme responsable. Il estime que le statut de patrimoine mondial dissuaderait les gens de traiter la zone d’exclusion comme une chasse au trésor, en enlevant des artefacts ou en jetant des déchets.
Critères de l’Unesco
Pour être éligible au statut de patrimoine mondial de l’Unesco, un site doit posséder une « valeur universelle exceptionnelle » et répondre à au moins un des dix critères. La zone d’exclusion de Tchernobyl répond à plusieurs de ces critères, notamment :
- Représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain (les bâtiments et infrastructures abandonnés de Pripiat)
- Témoigner d’une civilisation disparue (la ville autrefois prospère de Pripiat, aujourd’hui une ville fantôme)
- Être directement ou matériellement associé à des événements significatifs (la catastrophe de Tchernobyl)
Conclusion
La proposition de l’Ukraine de désigner la zone d’exclusion de Tchernobyl comme site du patrimoine mondial de l’Unesco est une étape importante vers la préservation de l’héritage de la catastrophe et la promotion d’un tourisme responsable. Cette désignation reconnaîtrait l’importance historique, culturelle et environnementale du site, tout en garantissant que les générations futures tirent les leçons de cette tragédie.