Pessa’h : une nouvelle ère pour les kitniyot
Pessa’h, une fête juive importante, est un moment de célébration et de festin. Traditionnellement, les Juifs pratiquants adhèrent à des règles alimentaires strictes pendant cette période, notamment l’interdiction de certains aliments appelés kitniyot. Ce groupe d’aliments, qui comprend le riz, les haricots, le maïs et les arachides, est interdit depuis le XIIIe siècle aux Juifs ashkénazes vivant en dehors d’Israël.
L’historique de l’interdiction des kitniyot
L’interdiction initiale des kitniyot découle de la crainte que ces aliments ne soient souvent mélangés à du blé, que les Juifs évitent pendant Pessa’h, sauf sous forme de pain azyme appelé matsa. Cependant, ces dernières années, les rabbins appartenant au mouvement massorti ont réexaminé cette coutume.
La décision du mouvement massorti
Après un examen attentif, le mouvement massorti a décidé de lever officiellement l’interdiction des kitniyot pendant Pessa’h. Cette décision a été influencée par plusieurs facteurs, notamment :
- Tendances alimentaires : La popularité croissante des régimes sans gluten et végétaliens a rendu difficile pour les gens de trouver des repas qui correspondent à ces régimes tout en respectant les traditions de Pessa’h.
- Préoccupations de santé : Pour les végétaliens, le manque de protéines pendant Pessa’h pourrait être un problème important.
- Échanges culturels : À mesure que la population juive américaine devient de plus en plus diversifiée, les interactions entre Juifs ashkénazes et séfarades augmentent. Les Juifs séfarades n’ont jamais suivi l’interdiction des kitniyot pendant Pessa’h, et leur influence modifie progressivement les pratiques ashkénazes.
Le rabbin Amy Levin, qui a coécrit la règle révisée, a noté que les réactions au changement ont été mitigées : certains l’ont adopté et d’autres ont exprimé des inquiétudes ou des hésitations.
Le rabbin Neil Cooper, un Juif ashkénaze, a partagé que le mariage de sa fille avec un Juif marocain l’avait exposé aux coutumes séfarades de Pessa’h, qui comprenaient du riz et du houmous. Cette expérience a influencé sa décision de se convertir au judaïsme séfarade.
L’importance du choix individuel
La décision du mouvement massorti n’oblige pas à consommer des kitniyot pendant Pessa’h. Au lieu de cela, elle permet aux individus de choisir d’incorporer ou non ces aliments dans leurs repas de fête.
Le rabbin Elliot Dorff, co-auteur de la nouvelle règle, a souligné l’importance de respecter à la fois ceux qui observent la coutume traditionnelle et ceux qui ne le font pas. Il a déclaré que les individus peuvent être « brillants, moraux et pratiquants du judaïsme » quel que soit leur choix.
Conclusion
La décision du mouvement massorti de lever l’interdiction des kitniyot pendant Pessa’h marque un changement significatif dans la tradition juive ashkénaze. Bien que certains puissent continuer à observer la coutume, d’autres saisiront l’opportunité d’élargir leurs options culinaires pour Pessa’h. En fin de compte, le choix est personnel et reflète la nature évolutive des pratiques alimentaires juives et la diversité de la communauté juive américaine.