Le puits de la mort indien : un spectacle audacieux en déclin
L’ivresse du puits de la mort
Pendant des siècles, les cascadeurs téméraires ont captivé le public avec leurs chevauchées périlleuses le long des parois quasi verticales du « puits de la mort » indien. Ce spectacle palpitant, ancré dans les courses de motordromes américaines, met en scène des conducteurs de voitures ou de motos qui filent de façon vertigineuse autour d’une fosse circulaire.
Origines et évolution
Le puits de la mort trouve son origine dans les motordromes américains qui ont dominé les foires au début du XXe siècle. Ces pistes inclinées accueillaient des courses de motos, et leur popularité s’est répandue outre-Atlantique, devenant très prisées en Grande-Bretagne. Vers 1915, le motordrome a évolué pour devenir le silodrome, un cercle en forme de silo à grains où les coureurs longeaient le bord, maintenus en place par la force centrifuge.
Le silodrome a fini par arriver en Inde, où il a été rapidement adopté par les forains. Au départ, ils utilisaient des bicyclettes manuelles, mais celles-ci ont ensuite été remplacées par des motos et des voitures. Aujourd’hui, les cascadeurs indiens augmentent le danger en attrapant de l’argent lancé par les spectateurs, en se tenant la main avec leurs collègues ou en changeant de véhicule en roulant le long de la paroi.
Problèmes de sécurité
Bien que le puits de la mort soit un spectacle à sensations fortes, il est aussi intrinsèquement dangereux. En Inde, les mesures de sécurité ne sont souvent pas respectées. Les pilotes ne portent généralement pas de casque, et les voitures et les motos ont souvent besoin de réparations. Les planches de bois qui constituent les puits peuvent présenter des manques, créant une surface précaire pour des véhicules atteignant des vitesses de 40 miles par heure.
Déclin de popularité
Ces dernières années, l’intérêt pour le puits de la mort a décliné, une nouvelle génération se tournant vers les divertissements électroniques. La télévision et les films, avec leurs cascades spectaculaires et leurs effets spéciaux, ont remplacé le puits de la mort comme principale source de divertissement pour beaucoup. Les films indiens populaires en hindi, tamoul et télougou présentent des cascades époustouflantes qui attirent un public plus large.
Préserver une tradition en perdition
Malgré la baisse de popularité, le puits de la mort reste une tradition culturelle en Inde. Les cascadeurs sont souvent pauvres, mais le public est issu de milieux socio-économiques divers. Les billets bon marché le rendent accessible à tous ceux qui peuvent se promener dans le parc.
Héritage et impact
Le puits de la mort a laissé un héritage durable dans la culture populaire. En 2010, le groupe de rock britannique Django Django a mis en scène des pilotes de puits de la mort d’Allahabad dans le clip de leur chanson « WOR ». Les cascades audacieuses et l’histoire singulière du spectacle continuent de fasciner et d’inspirer le public du monde entier.
Défis actuels
Si le puits de la mort est confronté à des défis pour maintenir sa popularité, il est également aux prises avec des problèmes de sécurité persistants. Assurer le bien-être des cascadeurs et des spectateurs reste une priorité absolue. En outre, trouver des moyens d’adapter le spectacle au public moderne tout en préservant son héritage culturel est crucial pour sa survie.